Le gouvernement pose les premiers jalons d’une refonte de la VAE

Simplifier la validation des acquis de l’expérience et la rendre plus attractive. Le gouvernement a présenté une expérimentation de parcours simplifiés et raccourcis, inspirés des propositions du rapport Rivoire-Soubien-Khecha, mardi 15 mars. Ces essais vont être élargis et un portail numérique créé.
Un parcours du combattant, la VAE ? Plus pour très longtemps. Le gouvernement souhaite simplifier le dispositif et le rendre plus attractif.
A l’occasion de la remise du rapport mission VAE réalisé par Claire Khecha, Yanic Soubien, et David Rivoire, trois ministres – de l’éducation nationale, de l’emploi, et de l’autonomie – ont présenté les résultats d’une expérimentation menée depuis octobre 2021 auprès de 146 candidats dans les métiers du grand-âge. L’expérimentation REVA orchestrée par Beta.gouv [ 1 ] s’est appuyée sur cinq certificateurs [ 2 ]
👉Expérimentation REVA
Premier objectif ? Réduire les délais et simplifier les démarches administratives. Le candidat n’a plus à fournir de preuves pour son dossier de recevabilité. Après un « rendez-vous de faisabilité, une réponse lui est donnée dans les huit jours, au lieu de 2 mois habituellement », rapporte Olivier Gérard, pour Beta.gouv.
Ensuite, l’accompagnement est systématique, de 39H en moyenne, et le candidat n’est plus seul pour la phase de rédaction : « On peut l’aider à rédiger ses expériences en organisant des mises en situation, les ateliers collectifs sont aussi un bon outil », explique Noreddine Abidi, référent VAE à l’Afpa. Un autre certificateur évoque « une préparation plus poussée à l’oral final ».
Enfin, pour résoudre la difficulté à trouver des jurys, « toute personne ayant validé son diplôme peut devenir jury, et nous la rémunérons 17€/heure », explique une représentante du Cneap, certificateur pour l’enseignement agricole.
Le bilan de l’expérimentation REVA satisfait le gouvernement : « 86% de réussite à la certification, obtenus en 4 mois au lieu de 16, et avec trois fois moins d’abandon », résume Olivier Gérard.
👉Préconisations du rapport sur la VAE
Cet essai a suivi les préconisations du rapport Rivoire sur la VAE. A travers le dispositif « REVA » – reconnaissance de l’expérience, validation des acquis – il défend l’idée que « toute expérience de vie ou de travail peut être une situation d’apprentissage ». Il propose de supprimer l’étape de recevabilité, plaide pour des parcours individualisés, guidés par un « architecte de parcours », qui pourra mobiliser toutes les modalités de formation, – AFEST, auto-formation – et valoriser les acquisitions informelles grâce à un système d’Open badges qui s’ajouteront au « portefeuille numérique de compétences ». Il recommande enfin la création d’un « guichet unique VAE » et d’une plateforme numérique dédiée.
👉Prochaines étapes d’une réforme
Au vu des bons résultats de l’expérimentation, le ministère du travail souhaite « changer d’échelle et l’élargir aux demandeurs d’emploi, salariés, aidants familiaux, ainsi qu’aux primo-arrivants, a précisé Elisabeth Borne. Nous allons mobiliser 15 millions d’euros pour accompagner 3000 parcours ». Ces parcours simplifiés seront notamment ouverts au diplôme d’aide-soignant, afin de répondre aux besoins de recrutement sur ce métier.
Enfin, le gouvernement est en train de créer un portail numérique de service public dédié à la VAE, qui pourrait être finalisé en juin.